DANS
un récit captivant, Adam Braver nous transporte dans
l’Air Force One en direction de Dallas, dernière destination pour John
Fitzgerald Kennedy. Le livre commence sur les chapeaux de roues en
présentant
tout de suite le couple présidentiel américain, John Kennedy et sa
femme
Jacqueline Bouvier Kennedy sont d’emblée surnommés « Jack »
et
« Jackie » (dans tout le livre) dans une conversation qu’ils
ont à
l’intérieur de l’avion. A Dallas, ce 22 Novembre 1963, John, - en
costume -, et
sa femme, -en tailleur rose bonbon - descendent les marches de l’avion.
Leur
périple est court puisque Jack et Jackie sont
menés en voiture présidentielle tout droit dans l’immense ville de
Dallas.
Puis, bien sûr, un incident survient, Jack est tué d’une balle dans la
tête (à
l’instar de Lincoln). C’était la première fois que Jackie accompagnait
Jack à
une sortie officielle.
Livre
historique, l’auteur narre surtout l’enquête et les
bouleversements qui s’en suivent. Mme Kennedy est sous le choc,
complètement
désespérée, sans plus aucun point de repère, elle en vient même à ne
plus
désirer vivre, pour rejoindre Jack, au paradis. Après la mort de John,
une
autopsie doit être pratiquée pour déterminer les dégâts, Mme Kennedy
plusieurs
fois refuse, retenant ses pleurs de première dame des Etats-Unis.
Mais
surtout ce qui frappe ce sont les « shorts
cuts » que multiplient l’auteur : un tailleur de Dallas qui a
filmé,
sans le faire exprès bien sûr, l’assassinat du président et qui sera
mêlé par
la suite aux agents de FBI et de la CIA ; un médecin de l’hôpital
de
Parkland qui pratique l’autopsie du macchabée ; le personnel
de la
maison blanche qui racontent leur vie à la maison blanche en compagnie
de la
famille présidentielle.
De plus, à la
télévision, à la radio, sur les journaux au
pense qu’il a juste blessé, mais quand on apprend qu’il est vraiment
mort, l’auteur
retrace avec brio l’émotion soulevée par cet horrible assassinat dont
le coupable
n’as pas encore été découvert. Pour achever le tout, Jackie veut se
montrer
digne, humble face au monde qui la regarde, pour Kennedy elle veut des
funérailles semblables à celles de Lincoln en 1865.
L’ouvrage donne aussi une impression de
documentaire
puisque le récit est parfois ponctué d’intervention du narrateur
parlant de
témoignages, des interviews, rapports d’examens. On a vraiment
l’impression
d’avoir les documents d’archives sous les yeux, ce qui permet de nous
rapprocher au plus près de la réalité, car cette histoire reste quand
même une
fiction, mais une fiction historique qui se veut être au plus proche de
la
vérité.
CE
fut un récit triste, froid, glaçant voire poignant
parfois. Il faut dire que contrairement aux romans dont l’action se
déroule
chronologiquement ou presque, ici, nous sommes un peu décontenancés, il
est
indispensable de discerner les différentes petites histoires qui se
succèdent
et qui nous insère dans plusieurs personnages, sous différents angles
pour
comprendre comment le président Kennedy fut assassiné. Mais l’action
reste
surtout encrée autour de Mme Kennedy et de ses tribulations. On la voit
meurtrie, consciente et quelque peu folle, première dame qui devra
bientôt se
défaire de la maison blanche et laisser place aux successeurs : M.
et Mme
Johnson. Ainsi 1964, Mme Kennedy finit par une petite maison, seule,
mais rêve
de mieux.
Si l’on devait
recommander ce livre, ce serait avec joie,
bien que parfois l’ennui (peut-être est-ce l’attitude de Mme Kennedy,
complètement défigurée au niveau moral, après la mort de son
mari ?) vienne
défaire notre joie de la lecture. Mais Adam Braver reste un bon
écrivain,
presque parfait historien mêlant littérature et documents.