Publié en 2009

22 Novembre 1963 par Adam Braver            DANS un récit captivant, Adam Braver nous transporte dans l’Air Force One en direction de Dallas, dernière destination pour John Fitzgerald Kennedy. Le livre commence sur les chapeaux de roues en présentant tout de suite le couple présidentiel américain, John Kennedy et sa femme Jacqueline Bouvier Kennedy sont d’emblée surnommés « Jack » et « Jackie » (dans tout le livre) dans une conversation qu’ils ont à l’intérieur de l’avion. A Dallas, ce 22 Novembre 1963, John, - en costume -, et sa femme, -en tailleur rose bonbon - descendent les marches de l’avion. Leur périple est court puisque  Jack et Jackie sont menés en voiture présidentielle tout droit dans l’immense ville de Dallas. Puis, bien sûr, un incident survient, Jack est tué d’une balle dans la tête (à l’instar de Lincoln). C’était la première fois que Jackie accompagnait Jack à une sortie officielle.
            Livre historique, l’auteur narre surtout l’enquête et les bouleversements qui s’en suivent. Mme Kennedy est sous le choc, complètement désespérée, sans plus aucun point de repère, elle en vient même à ne plus désirer vivre, pour rejoindre Jack, au paradis. Après la mort de John, une autopsie doit être pratiquée pour déterminer les dégâts, Mme Kennedy plusieurs fois refuse, retenant ses pleurs de première dame des Etats-Unis.
          Mais surtout ce qui frappe ce sont les « shorts cuts » que multiplient l’auteur : un tailleur de Dallas qui a filmé, sans le faire exprès bien sûr, l’assassinat du président et qui sera mêlé par la suite aux agents de FBI et de la CIA ; un médecin de l’hôpital de Parkland qui pratique l’autopsie du macchabée ; le personnel de la maison blanche qui racontent leur vie à la maison blanche en compagnie de la famille présidentielle.
            De plus, à la télévision, à la radio, sur les journaux au pense qu’il a juste blessé, mais quand on apprend qu’il est vraiment mort, l’auteur retrace avec brio l’émotion soulevée par cet horrible assassinat dont le coupable n’as pas encore été découvert. Pour achever le tout, Jackie veut se montrer digne, humble face au monde qui la regarde, pour Kennedy elle veut des funérailles semblables à celles de Lincoln en 1865.

            L’ouvrage donne aussi une impression de documentaire puisque le récit est parfois ponctué d’intervention du narrateur parlant de témoignages, des interviews, rapports d’examens. On a vraiment l’impression d’avoir les documents d’archives sous les yeux, ce qui permet de nous rapprocher au plus près de la réalité, car cette histoire reste quand même une fiction, mais une fiction historique qui se veut être au plus proche de la vérité.


              CE fut un récit triste, froid, glaçant voire poignant parfois. Il faut dire que contrairement aux romans dont l’action se déroule chronologiquement ou presque, ici, nous sommes un peu décontenancés, il est indispensable de discerner les différentes petites histoires qui se succèdent et qui nous insère dans plusieurs personnages, sous différents angles pour comprendre comment le président Kennedy fut assassiné. Mais l’action reste surtout encrée autour de Mme Kennedy et de ses tribulations. On la voit meurtrie, consciente et quelque peu folle, première dame qui devra bientôt se défaire de la maison blanche et laisser place aux successeurs : M. et Mme Johnson. Ainsi 1964, Mme Kennedy finit par une petite maison, seule, mais rêve de mieux.
               Si l’on devait recommander ce livre, ce serait avec joie, bien que parfois l’ennui (peut-être est-ce l’attitude de Mme Kennedy, complètement défigurée au niveau moral, après la mort de son mari ?) vienne défaire notre joie de la lecture. Mais Adam Braver reste un bon écrivain, presque parfait historien mêlant littérature et documents.


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