Publié en 1857

L'éducation Sentimentale par Gustave Flaubert       L’Education Sentimentale de Flaubert est une œuvre parue en 1869 et imposée aux élèves de Première Littéraire qui l’on ensuite étudiée en classe. Voici quelques réactions qui vous donnerons peut-être envie de vous y intéresser, de le lire, de l’adorer, de le chérir au plus profond de votre âme d’éphémère lycéen.

LEducation Sentimentale est tout d’abord une œuvre de jeunesse de Flaubert, reprise de son œuvre de jeunesse, Mémoires d’un fou et inspirée par Le Lys dans la Vallée (1836) de Balzac et a été publié pour la première fois en 1869 à la toute fin du Second Empire. L’histoire commence le 15 Septembre 1840, Frédéric, jeune homme, s’en retourne chez lui, à Nogent. L’intrigue se déroule autour des nombreuses tribulations de Frédéric qui, après avoir échoué dans ses études de droit, tente d’escalader des échelons sociaux et de s’attirer la fortune. Malheureusement trop romantique, Frédéric s’est amouraché de Mme Arnoux, une femme plus vieille que lui – et déjà mariée – qu’il convoite sans pour autant passer aux relations charnelles avec elle. Ce sera d’ailleurs ce manque d’action, d’entreprise qui l’entraînera dans d’affreux échecs sentimentaux durant sa vie entière. Le personnage principal sera amené à rencontrer de nombreuses personnes aux idées politiques fortes et des femmes aussi différentes les unes que les autres. Cependant sa privilégiée restera, pour le meilleur et pour le pire, Mme Arnoux, une belle virago aux traits masculins (en nous rappelant Elisa Schlésinger, la dulcinée de Flaubert).
          Le protagoniste assistera à de grands évènements politiques tels que la révolution de 1848 promulguant ainsi la IIème République et connaîtra des revers de fortune, véritable fléau pour son ascension sociale. Le livre s’achève à l’époque de parution, Frédéric et son meilleur acolyte Deslauriers se remémorent une de leurs aventures passées, lorsqu’ils étaient enfants, et concluent : « C’est là ce que nous avons eu de meilleur. »

        CE livre n’est pas autobiographique mais comporte de nombreux éléments qui se rapportent à la vie de Flaubert. Par exemple, nous savons, au début, que Frédéric a tout juste 18 ans, le même âge qu’aurait eu Flaubert en 1840 (né le 12 Décembre 1821). Dans ce livre, Flaubert critique avec ironie le personnage quelque peu autobiographie et nous met en garde contre la vision romantique par le réalisme de toutes les mésaventures de Frédéric. Dans un style flamboyant, à la recherche de la beauté suprême de la prose, Gustave Flaubert nous dévoile un très beau livre, véritable reflet des mœurs du milieu du XIXème siècle parisien.

        QUAND j’ai ouvert ce livre pour la première fois, c’était en août dernier, je n’avais jamais lu Flaubert, jamais ; et ce fut pour moi comme une révolution. Jamais je n’avais vu auparavant une prose aussi belle (mais sans comparaison avec Proust dont le premier tome d'A la rechrche du Temps Perdu avait été maintes fois ouvert le mois précédent). J’avais l’impression même de lire du Zola couplé à du Balzac, Flaubert en faisait la synthèse parfaite. Une sensation étrange m’enivra, le texte coulait bien, mais quelques fois, des longueurs qui se faisaient vite oublier par des dialogues intéressants et qui actualisaient magnifiquement le texte. Je ne me suis pas endormi sur ce livre (je m’endors souvent sur des livres, lorsque je lis dans la nuit noire), j’ai adoré du début à la fin, les péripéties étaient parfois tristes, par exemple les nombreux déboires amoureux avec Mme Arnoux ou encore lorsque son fils est malade, semblablement du croup. Au contraire, parfois amusantes et joyeuses, les rencontres amoureuses avec Rosanette, ses séjours à Nogent avec sa mère… J’ai été enthousiasmé par la révolution de 1848, j’avais l’impression même que les évènements se déroulaient devant moi, que j’étais avec ces insurgés, ce peuple enragé pour élever la République à tout prix. Quand j’ai eu tourné la dernière page, j’étais à la fois ravi de cette fin mais d’un autre côté, un peu bouleversé ; et puis il y a ce goût qui vous monte à la bouche quand vous avez terminé l’histoire, vous imaginez des suites, ou une fin différente. Délicatement, de vos doigts blanchis par les pages, vous déposez le tome sur une étagère et dans votre for intérieur vous pensez : « Quelle belle mise en bouche ! ». C’est ainsi que j’ai commencé à lire, aimer, adorer Flaubert. Et rien de plus beau que d’avoir lu Madame Bovary, Salammbô (même si je l’ai moins aimé que les précédents, du fait de l’époque à laquelle l’histoire se passe), Bouvard et Pécuchet avec Le Dictionnaire des Idées reçues ou encore les Trois Contes.


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