L’Education Sentimentale
de Flaubert est une œuvre parue en 1869 et imposée aux élèves de
Première
Littéraire qui l’on ensuite étudiée en classe. Voici quelques réactions
qui
vous donnerons peut-être envie de vous y intéresser, de le lire, de
l’adorer,
de le chérir au plus profond de votre âme d’éphémère lycéen.
L’Education Sentimentale
est tout d’abord une œuvre de jeunesse de Flaubert, reprise de son
œuvre de
jeunesse, Mémoires d’un fou
et inspirée par Le Lys dans la Vallée
(1836) de Balzac et a été publié pour la première fois en 1869 à la
toute fin
du Second Empire. L’histoire commence le 15 Septembre 1840, Frédéric,
jeune
homme, s’en retourne chez lui, à Nogent. L’intrigue se déroule autour
des
nombreuses tribulations de Frédéric qui, après avoir échoué dans ses
études de
droit, tente d’escalader des échelons sociaux et de s’attirer la
fortune.
Malheureusement trop romantique, Frédéric s’est amouraché de Mme
Arnoux, une
femme plus vieille que lui – et déjà mariée – qu’il convoite sans pour
autant
passer aux relations charnelles avec elle. Ce sera d’ailleurs ce manque
d’action, d’entreprise qui l’entraînera dans d’affreux échecs
sentimentaux
durant sa vie entière. Le personnage principal sera amené à rencontrer
de nombreuses
personnes aux idées politiques fortes et des femmes aussi différentes
les unes
que les autres. Cependant sa privilégiée restera, pour le meilleur et
pour le
pire, Mme Arnoux, une belle virago aux traits masculins (en nous
rappelant
Elisa Schlésinger, la dulcinée de Flaubert).
Le protagoniste assistera
à de
grands évènements politiques tels que la révolution de 1848 promulguant
ainsi
la IIème République et connaîtra des revers de fortune, véritable fléau
pour
son ascension sociale. Le livre s’achève à l’époque de parution,
Frédéric et son
meilleur acolyte Deslauriers se remémorent une de leurs aventures
passées,
lorsqu’ils étaient enfants, et concluent : « C’est là ce que
nous
avons eu de meilleur. »
CE
livre n’est pas autobiographique mais comporte de nombreux éléments qui
se
rapportent à la vie de Flaubert. Par exemple, nous savons, au début, que
Frédéric a tout juste 18 ans, le même âge qu’aurait eu Flaubert en 1840
(né le
12 Décembre 1821). Dans ce livre, Flaubert critique avec ironie le
personnage quelque
peu autobiographie et nous met en garde contre la vision romantique par
le
réalisme de toutes les mésaventures de Frédéric. Dans un style
flamboyant, à la
recherche de la beauté suprême de la prose, Gustave Flaubert nous dévoile un
très beau livre, véritable reflet des mœurs du milieu du XIXème siècle
parisien.

QUAND
j’ai ouvert ce livre pour la première fois, c’était en août dernier, je
n’avais
jamais lu Flaubert, jamais ; et ce fut pour moi comme une
révolution. Jamais
je n’avais vu auparavant une prose aussi belle (mais sans comparaison
avec
Proust dont le premier tome d'A la rechrche du Temps Perdu avait été maintes fois ouvert le mois
précédent). J’avais
l’impression même de lire du Zola couplé à du Balzac, Flaubert
en
faisait la synthèse parfaite. Une sensation étrange m’enivra, le texte
coulait
bien, mais quelques fois, des longueurs qui se faisaient vite oublier
par des
dialogues intéressants et qui actualisaient magnifiquement le texte. Je
ne me
suis pas endormi sur ce livre (je m’endors souvent sur des livres,
lorsque je
lis dans la nuit noire), j’ai adoré du début à la fin, les péripéties
étaient
parfois tristes, par exemple les nombreux déboires amoureux avec Mme
Arnoux ou
encore lorsque son fils est malade, semblablement du croup. Au
contraire, parfois
amusantes et joyeuses, les rencontres amoureuses avec Rosanette, ses
séjours à
Nogent avec sa mère… J’ai été enthousiasmé par la révolution de 1848,
j’avais
l’impression même que les évènements se déroulaient devant moi, que
j’étais
avec ces insurgés, ce peuple enragé pour élever la République à tout
prix. Quand
j’ai eu tourné la dernière page, j’étais à la fois ravi de cette fin
mais d’un
autre côté, un peu bouleversé ; et puis il y a ce goût qui vous
monte à la
bouche quand vous avez terminé l’histoire, vous imaginez des suites, ou
une fin
différente. Délicatement, de vos doigts blanchis par les pages, vous
déposez le
tome sur une étagère et dans votre for intérieur vous pensez :
« Quelle belle mise en bouche ! ». C’est ainsi que j’ai
commencé
à lire, aimer, adorer Flaubert. Et rien de plus beau que d’avoir lu Madame
Bovary, Salammbô (même si je l’ai moins aimé que les
précédents, du
fait de l’époque à laquelle l’histoire se passe), Bouvard et Pécuchet avec Le Dictionnaire des Idées reçues ou encore les Trois Contes.